Vendredi 20 mars : soirée annulée

De et par Henri Bourgon
Poète Comédien Slameur
Le 6 avril 1944, à la maison d’Izieu, 44 enfants juifs et 7 éducateurs ont été raflés par la Gestapo de Lyon sous les ordres de Klaus Barbie. Quelques jours après ils furent assassinés à Auschwitz-Birkenau.
Librairie le Chant de la terre
entrée au chapeau
J’écris pour ne pas oublier
J’écris pour ne pas oublier, pour ne pas flancher.
Je joue pour que notre mémoire reste en alerte.
Je joue afin que ma pensée ne déserte.
J’écris et je plonge dans les neurones du fleuve.
Je joue pour me barbouiller des boues du Rhône
Je joue avec les idoles jetées à bas de leur trône.
J’écris des mots avec le limon du fleuve
Les pages dégoulinent de rires étouffés
Je joue pour ne pas m’arrêter de respirer
Vite, plus vite, schnell, schnell, schnell !
Les wagons à bestiaux, les rails, l’entrée dans les chambres.
Chambres d’enfants, par mauvais temps.
Musiques de chambres, boites à musiques.
Chambre à gaz. Terminus.
Plus rien. Nib. Que dalle. Nada.
J’écris et ma main tremble à froisser la feuille.
Feuille d’avril qui n’a pas reverdi
Feuille de printemps assassinée par le temps figé.
Schnell, schnell, schnell, effacées les marelles.
Je joue pour l’éternité raccourcie
J’écris pour témoigner et partager.
« Les Ombres d’Izieu »
Une geste poétique dédié aux Enfants d’Izieu.